Tiananmen: l’organisateur de la veillée à Hong Kong affirme que son compte Zoom a été suspendu

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HONG KONG | L’organisateur de la veillée qui commémore chaque année à Hong Kong la répression de Tiananmen a indiqué jeudi à l’AFP que son compte Zoom avait été suspendu après qu’il eut tenté d’organiser une conférence en ligne sur l’influence de la Chine dans le monde. 

Cette annonce est intervenue alors que le service de visioconférence avait reconnu avoir fermé, puis rétabli, un compte utilisé aux États-Unis pour une rencontre virtuelle entre plus de 250 personnes pour honorer la mémoire des victimes de l’intervention militaire à Beijing qui, dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, avait mis fin à sept semaines de manifestations prodémocratie en Chine.

Ces révélations ont suscité des inquiétudes à propos de la liberté d’expression sur un service de visioconférence très largement popularisé par le confinement.

Lee Cheuk-yan, qui préside l’Alliance Hong Kong, a déclaré à l’AFP qu’il ne pouvait plus accéder à son compte Zoom depuis le 22 mai, lorsque son association avait tenté d’organiser une discussion en ligne sur le rôle de la Chine dans le monde.

«Le compte avait été suspendu avant que la discussion ne débute. J’ai demandé à Zoom les raisons de cette censure politique, mais on ne m’a jamais répondu», a-t-il dit.

Son organisation avait pu auparavant tenir deux autres conférences en ligne «sans aucun problème», a précisé M. Lee.

Privé d’accès à Zoom, il s’était rabattu sur Facebook et YouTube, qui sont accessibles à Hong Kong, mais interdits en Chine, a-t-il expliqué.

En vertu du principe «Un pays, deux systèmes» qui avait présidé à la rétrocession, Hong Kong jouit de libertés inconnues en Chine continentale. Mais les ingérences grandissantes de Beijing dans les affaires de sa région semi-autonome ont contribué à alimenter la contestation et la crise politique dans le territoire.

À en croire M. Lee, la conférence du 22 mai ne donnait la parole à aucun ressortissant de Chine continentale.

Mais Zoom est une application qui peut aussi être utilisée en Chine continentale et l’Alliance Hong Kong, explique M. Lee, a toujours cherché à atteindre le public chinois.

Interrogé sur l’affirmation de M. Lee selon laquelle son compte avait été suspendu, Zoom a renvoyé l’AFP vers un communiqué semblable à celui publié au sujet du bref blocage du compte américain.

«Comme toute société planétaire, nous devons respecter les lois en vigueur dans les juridictions où nous opérons», a justifié Zoom. «Quand une rencontre est organisée à travers plusieurs pays, les participants dans ces pays doivent respecter leurs lois locales respectives», a-t-il ajouté.

«Notre but est de nous en tenir aux actions nécessaires pour être en conformité avec les lois locales» tout en «réévaluant et améliorant sans cesse nos procédures à cet égard.»

Aux États-Unis, l’organisation Humanitarian China avait dit avoir fait participer à la conférence virtuelle sur Tiananmen plusieurs personnes depuis la Chine, où cet épisode sanglant est tabou. Une semaine plus tard, son compte Zoom payant avait été fermé sans explication, comme l’a initialement rapporté le site d’information Axios. Zoom a reconnu avoir fermé le compte, rétabli mercredi.

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