Ne laissons pas le silence s’abattre sur Hong Kong ! Rempart de la liberté et de la démocratie, elle résiste à la pression de la Chine totalitaire qui avance inexorablement pour la mettre sous sa coupe.

Une loi dite de « sécurité nationale » permet à la Chine d’implanter sa police à Hong Kong. Celle-ci pourra arrêter les Hongkongais au prétexte de la trahison, la sécession, la sédition, la subversion ».

Cette loi va tuer tous les mouvements démocratiques car ils seront considérés par Pékin comme « subversifs » et portant atteinte à l’autorité de la Chine »,déclarait Joshua Wong, leader du parti démocrate Demosisto (1). Les moyens de répression contre les démocrates se renforcent.

L’accusation de subversion est déjà utilisée en Chine pour faire taire les opposants. Liu Xiaobo, le prix Nobel de la paix mort en 2017, a été condamné à 11 ans de prison pour subversion simplement pour sa participation à la charte 08. Notre organisation qui partage les mêmes idéaux, risque fort d’être ciblée par la nouvelle loi de sécurité nationale,expliquait Lee Chik-yan de l’Alliance de Hong Kong (2).

Si cette loi était appliquée, la Chine foulerait aux pieds ses engagements internationaux. Elle porterait atteinte à la loi fondamentale de Hong Kong et à son autonomie fondée sur le principe « un pays, deux systèmes », en vigueur depuis 1997. Car ce principe ainsi que les libertés – d’expression, de rassemblement, de religion… – sont protégés par la déclaration commune sino-britannique de 1984, accord international auquel ont participé les Nations Unies. Il ne s’agit donc pas d’une affaire intérieure à la Chine mais bien du respect de l’ordre international que la politique du fait accompli ne doit pas ébranler.

L’honneur des démocraties

Il s’agit de la liberté de tout un peuple. Sa jeunesse est en première ligne, ainsi Joshua Wong, 24 ans : J’appelle une nouvelle fois le monde entier à soutenir les habitants de Hong Kong, à s’opposer à cette loi draconienne, à rappeler à la Chine son engagement.

La Chine a trahi les Hongkongais et l’Occident doit cesser de se prosterner devant Pékin,alertait Chris Patten, le dernier Gouverneur britannique de Hong Kong. Aux protestations du Royaume-Uni, des États-Unis, du Canada, de l’Australie se sont ajoutés des actes. Les États-Unis ont décidé de retirer à Hong Kong son statut économique spécial, lié à son autonomie. Londres se prépare à accueillir des millions de Hongkongais. Taïwan prépare une aide humanitaire.

L’Europe ne peut pas et ne doit pas se taire »,exhorte l’ambassadeur Maurice Ripert (3). Mais la réaction des Européens est molle, la France s’est dite seulement préoccupée ! Il ne faudrait pas se laisser aveugler par les intérêts immédiats, mais considérer le long terme et éviter un dangereux précédent. Face à une Chine totalitaire qui veut devenir le numéro un mondial, une parole ferme des démocraties européennes est nécessaire.

Manifestons notre soutien aux démocrates de Hong Kong si courageux. Prêts à résister jusqu’au bout pour maintenir la flamme de la démocratie, ils ont commémoré pacifiquement ce 4 juin, les victimes du massacre de Tien An Men. Si nous ne répondions pas à leur appel ni ne protestions par la force de notre refus, alors nous perdrions à coup sûr notre honneur et notre crédibilité dans le monde pour des décennies.

(1) La Croix, 24-5-20 (2) Le Monde 4-6-20 (3) Le Point 29-5-20